La randonnee la pire du voyage

La randonnée la plus pourrie du séjour

Comment ne pas vous parler de cette terrible épreuve que nous avons du subir…

Tout commence à Arequipa. De cette ville partent les excursions pour voir les condors et faire un trek de 2 jours au Canyon de Colca. 2 jours vous me direz “pff de la gnognote” je vous répondrai “ ça dépend avec qui on la fait…” 

Mais avant de cracher tout mon venin sur la randonnée, je vais vous parler des condors.

Notre bus, avant de commencer notre rando, se dirige  tout droit en direction de magnifiques condors. Lorsque nous arrivons, nous n'en croyons pas nos yeux :

Pas 1 pas 2 mais bien (non pas 14) 8 ou 7 condors voltigeant dans le Canyon de Colca. Comme ça on croirait presque que c'est organisé tel un spectacle du puy du fou. Mais non, pour une raison inconnue ces condors sont venus naturellement dans ce lieu magique pour se nourrir. 

Malgré la foule de touristes, les condors ne sont pas farouches et n'hésitent pas à voler au-dessus de nos têtes et à se poser sur le rocher le plus proche.

C’était un moment très impressionnant… (le meilleur moment de l'excursion)

Comme dit le dicton après le beau temps, la tempête…

C'est parti pour la rando… 

Nous commençons par 3 h de descente. Arrivés au niveau du pont, on daigne enfin nous présenter notre guide pour la suite de l'excursion. Guide j ai dit… hum pas si sur… 

Nous allons manger, notre guide Beatrice nous dit “ plus que 3h de marche avant d arriver à l'oasis (avec piscine)”

3h plus tard toujours pas d'oasis. Nous comprenons très vite qu'elle ne sait pas trop où elle va. 

En effet, le chemin qu'elle souhaitait emprunter était bloqué dû à un éboulement. 

Il faut savoir que le Canyon de Colca fait partie d'un parc naturel mais que les habitants des environs n'hésitent pas à poser des dynamites et provoquer des éboulements… pourquoi? Bonne question

Bref, ne sachant où aller, Béatrice demande aux villageois quel chemin emprunter. Une vielle dame lui indique de passer par le haut soit le chemin des voitures. 

Au bout d'une heure de marche sans trouver le moindre chemin pour les oasis, nous décidons de faire demi tour . 

C est la que Kekemam intervient

Quoi?! je ne vous ai pas parlé de kekeman!!! Comment ai-je pu l'oublier. Kekeman ce jeune champion de la finance, sportif  "ouais moi je fais du run trek, et des balades en vélo à Paris…",  voyageur qui a tout vu " oui c'est comme mes 3 ans passés en Chine… ce paysage ressemble beaucoup au Népal… puis c'est comme sur l'ile Maurice … puis tu peux voir ces plantes en Malaisie…” .

Je tiens à préciser qu'au moment où nous avons fait connaissance de kekeman, il a réussi à caser 6 voyages en 5 minutes de discussion. Il ne manquait jamais de rappeler tout ce qu'il a pu faire ou voir. Il n'hésitait pas non plus à nous prévenir lorsqu'il allait devancer tout le groupe, qui faisait en sorte de s'attendre "bon pour info nous on continue..." Attendre les autres mais pourquoi? Vive l'esprit d'équipe de kekeman.

Il faut aussi l'imaginer parlant avec un accent parisien bien snobinard exagéré. Bref l'opposé de Victor Hugo (voir Machu Picchu) : aucune humilité. 

Il est rare que je n'aime pas les gens mais lui … il m'horrifiait, m'horripilait…

 Kekeman intervient tel un sauveur (selon lui) auprès de la guide pour soit disant “secouer le cocotier” tout en s'énervant et la harcelant. Raphael n'a pas hésité à lui dire “calme-toi elle a compris” “oui mais bon c'est inadmissible, incapable de trouver un chemin, une vrai gogole puis bon j'ai un bus à prendre demain à 13h. Il ne faut surtout pas que je soit en retard pour la suite de mon programme…”  bref son intervention n'a rien donné.

On est retourné au village, et cette fois la guide a demandé aux villageois s'il était possible de déblayer le chemin bloqué. Les villageois n'ont pas hésité à nous porter secours alors que la nuit tombait.

Bien sur kekeman n'a pas hésité lui aussi à vanter les bienfaits de son intervention… Selon lui c'est grâce à son coup de pression que la guide a trouvé une solution…

J'ai envie de vous dire “mais quel pauvre mec pitoyable…”

Nous prenons le chemin, cette fois c'est bon on va arriver (par contre c'est mort pour la piscine). On effectue une descente avec lampe torche et frontale, je vous avoue que j'ai trouvé ça plutôt dangereux…(je ne lâchais pas le bras de raph de peur de glisser sur un caillou et tomber dans le ravin).

Le comble étant que la guide a réussi à nous perdre une deuxième fois. Bien que je détestais kekeman, je ne pouvais pas le contredire sur le manque de professionnalisme de cette dame.

Heureusement un jeune homme de l'oasis nous avait repérés avec nos lampes et nous a sauvés d'une nuit glaciale et sans nourriture. 

19H30 arrivée à l'oasis

“enfin on va pouvoir manger”: pas de chance j'avais comme accompagnement à mon lomo saltado, des mouches cuites 

“ enfiin on va pouvoir dormir” : j'ai vite déchanté lorsque j'ai appris qu'il y avait des punaises dans les lits.

Heureusement pour nous notre chambre était clean, mais pas celle de kekeman “quoi dormir avec des punaises….jamais, je demande une compensation...”. Je ne peux pas le nier, l'idée qu'il dorme avec des punaises ne me déplaisait pas (muahahaha)

La nuit ne fut pas si terrible que ça, en tout cas on n'a pas été piqué par des bébêtes.

Notre moral s'est vite retrouvé au tapis lorsque l'on a gouté aux fameuses bananes (1 sole : 2 fois plus chère qu'au machu picchu) DEGUELASSE, même raph n'a pas pu les manger c'est pour dire….

Notre moral fut encore plus bas lorsqu'on a su qu'on allait commencer la journée (5hdu mat) par une montée de 3h sans rien dans le ventre. Vraiment rien!! 

Il ne valait mieux pas  m'approcher tellement j'étais  de mauvaise humeur et kekeman qui me gonflait....

C'était inadmissible, dangereux, insouciant, d'effectuer une montée aussi raide en ayant le ventre vide.

Je ne pouvais m'empêcher de penser : "Et si quelqu'un fait un malaise?C'est pas Béatrice avec sa carrure de petite fille qui va pouvoir aider

Mais est-ce qu'elle a eu une formation sur les premiers secours?

 Et si une personne tombe dans le ravin?

 Ou que Kekeman saoule tellement qu'on finit par tous lui sauter au cou? Non ça n'arrivera pas calme calme ".

Vous voyez ce chemin...

La montée fut une épreuve difficile, pas difficile physiquement, mais mentalement oui ! Entre Kekeman qui se la jouait et la guide qui demandait toute les trente secondes "ça va ?" en s'enfilant des bonbons... je vous explique pas ... En plus on avait trop trop faim...

J'ai fini par lui expliquer avec mon meilleur anglais :

" I am not fine! We have eat banana the morning but the banana is not comestible.. The morning we don't eat... I am tired and hungry..." J'espérais qu'elle nous donnerait un ou 2 bonbons... mais même pas ...

Cette guide amatrice ne méritait pas le titre de guide (d'ailleurs personne ne lui a donner de tips à la fin de l'excursion gniak gniak)

Cela ne l'a pas empêché malgré ce que j'ai pu lui dire de nous redemander toutes les 5 minutes si ça allait. 

Ne vous inquiétez pas, nous avons réussi à finir la montée sans bain de sang...

Nous nous sommes précipités sur une vendeuse pour acheter des cookies... Mon humeur est un peu remontée mais kékéman l'a très vite redescendue.

" oh moi je pense que j'aurai réussi sans problème à monter sans avoir mangé en portant tout mon gros sac a dos" (pendant la montée , il s'est quand même enfiler 3 à 4 barres de céréales)

Imaginez ma tête lorsqu'il a dit ça, je bouillonnais intérieurement...

Je lui dit très calmement: "même quelqu'un de très sportif, avec de l'expérience dans les treks et une acclimatation à l'altitude est forcement fatigué physiquement et moralement si il n'a rien mangé"

Il a quand même fallu qu'un français, guide dans les Pyrénées, donc avec l'expérience lui confirme mes dires pour qu'il me réponde. "oui c'est vrai que moi j'avais quelques barres de céréales"...

Enfin cette randonnée finie, on part prendre un petit déjeuner bien mérité. Nous disons au revoir à kekeman et sa copine (sa copine était sympa) avec un sourire exagéré... 

Une fois hors de vue, nous éclatons de joie et crachons toute notre haine.

Conclusion en randonnée on peut tomber sur des gens super sympa comme sur des vrais c.... 

Nous avons vite positivé en se disant "heureusement qu'il n'était pas au salkantay avec nous. On aurait vraiment fini par lui sauter au cou ou d'autres l'auraient fait pour nous"

Malheureusement, et vu mon enthousiaste pendant la randonnée je n'ai pas pris beaucoup de photo. En toute honnêteté ça ne valait vraiment pas le coup cette randonnée.

ps: Kekeman sache que je te déteste, tu es un homme horripilant avec une trop haute estime de toi. Au final tu es peut être un pro de la finance mais à coté de ça tu es un vrai ... J'espère ne jamais te revoir n'y te croiser dans le métro parisien!!

ps 1: vous ne pouvez pas savoir comme j'ai pris plaisir à écrire cette article :-)

Saraph